« L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes. Il est ainsi placé à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher »
Ces mots d’Albert Camus se trouvent pleinement illustrés par l’art de Florence Joly. Et son art, symboliste, onirique, en est la pleine affirmation, art visionnaire d’effusion et d’essor, qui clame la haute dignité de l’humain.
L’intuition pour boussole, œil intérieur, œil profond du cœur et de l’âme, Florence Joly, revenue du pays des ombres et des fantômes, avance, en un territoire de poésie pure, mue par l’instinct de beauté, par une intérieure nécessité imageante.
D’œuvre en œuvre, une succession de mondes vient au jour en une profusion de lignes et de signes. Visions qui disent la pleine adhésion au monde du vivant et à la Création - quelle restitue encore et encore, dans une sorte d’heureux essor génésiaque.
Son art affirme en effet un lien humain, car il est langage: chez Florence Joly, l’expérience psychanalytique, orphique, de sa singularité, ne trouve son plein sens et épanouissement que parce qu’il y a symbolisation, mise en commun, donc partage.
Au lieu de ne voir que soi, la connaissance de soi ouvre à l’autre: en ces territoires de beauté, l’art atteint à sa plus haute dignité: le lien, le don, la sauvegarde et l’exploration de l’âme humaine.
A la croisée de l’écriture automatique et du mandala, du mysticisme visionnaire et du symbolisme, Florence Joly a trouvé dans l’art singulier sa « famille de cœur ».
Artension N°155 mai/juin 2019